Tableau de Hiroshi Harada
Hiroshi Harada



…Dans les œuvres de Hiroshi HARADA le blanc est au commencement et il faut parler de ses vies imaginaires. Le blanc, toujours obtenu par des moyens traditionnels, n’est pas vide et muet, fond neutre sur lequel se détacheraient des formes signifiantes, ni à l’inverse caressé par une pensée métaphysique. Avant même que le tableau ne s’achève il est déjà présence chaude de tous les possibles, métaphore de tous les délires. L’espace peint, ce blanc l’occupe dans son entier, comme s’il avait vocation à dépasser les limites conventionnelles du cadre de la toile et à s’étendre à l’infini. Seul le blanc en effet peut dire la richesse inépuisable du monde, parce qu’il est à la fois absence de couleur et fusion de toutes les couleurs. HARADA ne craint pas le paradoxe : la couleur en tant que telle est une ingénieuse tromperie, un fard, l’apparence d’une apparence, qui n’est là que pour capter le regard, séduire et faire oublier que l’essentiel n’est pas dans l’objet concret particulier, mais dans la totalité ouverte au futur. Aussi le peintre tient-il à donner au blanc dont il couvre la toile la mémoire archaïque de l’épaisseur et de la profondeur du monde….

Fernand Fournier, Nov 2003

Référence à Hiroshi Harada
Retour à la liste
Texte complet :  Drapeau francais