…On pourrait penser que la répétition, telle qu’elle est traitée dans ces œuvres, ne laisse aucune place au dialogue avec la différence, ce qui rendrait impossible l’émergence d’un lyrisme. Et tout semblerait d’ailleurs le confirmer : la rigidité du matériau, le mathématisme des formes, et la monochromie. Mais ce serait oublier les interventions, attendues par l’artiste, de la lumière et du spectateur. C’est avec elles que ces obstacles cessent de l’être et se révèlent source vive de différences et d’émotion. L’alternance, si régulière, du module et de son empreinte, ne peut plus alors être tenue pour la figure de l’identité abstraite. Elle s’anime dès que la lumière, multipliant les incidences jusqu’à devenir rasante, invite le spectateur à renoncer au rapport classique de vis-à-vis, pour mieux laisser à son regard la liberté de se décentrer et de flotter. On croyait immuable la géométrie de ces œuvres, et voilà maintenant qu’elle s’ouvre aux métamorphoses. La forme modulaire s’efface, et viennent au premier plan des structures nouvelles qui, toujours géométriques, donnent l’impression de s’engendrer l’une l’autre dans un espace sans limite ..… Fernand Fournier, Mars 2010 |