[…]Les toiles les plus
récentes de Luiz Ferraz offrent des visions dantesques
de terre ravagée par le
passage d’un ouragan de feu ; visions d’étendues
dévastées que l’on imagine être sans limite, malgré le
cadre du tableau. C’est un pêle-mêle douloureux
d’écroulements de matières informes aux couleurs
réveillées par l’alchimie de l’embrasement, couleurs
d’ambre fauve et d’or échappées d’un enfer, mais en
attente peut-être d’une nouvelle aurore. Tout n’est plus
que plaie vive, comme celle des grands brûlés. Cette
terre souffre dans sa chair, une chair meurtrie, en
loques, qui a pris ici d’ardents reflets de braise et de
métal en fusion. Aussi l’artiste a-t-il eu recours, pour
cette série de peintures, outre la poudre de marbre
habituelle, à d’autres substances, telles la poussière
de bronze et la pierre ponce broyée ou, plus insolites,
les plastiques froissés, les débris de grillage et, plus
curieux encore, l’écorce noircie d’eucalyptus. Le
résultat est une explosion barbare de couleurs et de
formes qui seule, paradoxalement, pouvait rendre la
désolation sans égale de la terre incendiée. […] Fernand Fournier, 2012 |