Oeuvre de Nadya
      Bertaux

Nadya Bertaux

…. Aujourd’hui, si l’intention reste la même, le fil d’aluminium, presque aussi ténu qu’un cheveu, a remplacé le papier. Les qualités de ce matériau sont en effet chargées d’un potentiel symbolique qui ne pouvait que séduire Nadya Bertaux : c’est sa couleur gris de perle, d’argent et d’acier, où la lumière s’accroche, c’est sa finesse et son extrême légèreté, mais c’est aussi sa plasticité qui lui donne la liberté de la ligne capricieuse que l’on trace sans y penser, et de laquelle surtout il se rapproche par une absence presque totale de masse. Par là, il échappe à l’être-là, inerte et pesant. En un mot, il y a en lui quelque chose d’aérien, d’immatériel. La matière, ici, s’est si bien amenuisée que le spirituel commence à se lever en elle.
Ce fil d’aluminium, Nadya Bertaux l’a compris, est capable d’épouser toutes les sinuosités du dédale des choses humaines. Il est à la fois figuration de leur continuité et, quand il se rompt, de leur discontinuité ; figuration de ce qui se noue et de ce qui se dénoue. Il ne serait pas possible d’obtenir une telle rigueur symbolique en usant des seules empreintes, même archivées, car l’empreinte souffre trop et toujours d’un manque ; elle tient plus de l’apparaître que de l’être. Le fil d’aluminium, lui, n’a pas ces insuffisances. On peut l’amener à signifier un contenu dont la vie ne cesse d’épuiser les formes dans lesquelles on voudrait l’enfermer et le fixer….

Fernand Fournier, le 12 octobre 2010, Paris


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