Une symétrie revisitée |
Ces dernières œuvres se caractérisent par
un retour à une symétrie rigoureuse du tableau pris dans
sa dimension horizontale. Cet intérêt pour la symétrie
n’est certainement pas le fait d’un hasard. On peut
penser qu’il fut très probablement imposé à l’artiste
par les nouvelles recherches qu’il engageait sur le jeu
des couleurs, et dont l’objectif était de faire jaillir,
au milieu de la toile, quelque chose qui serait comme
des stries de lumière ou des coulées de soleil,
peut-être même des visions fugaces de peau d’Afrique et
d’incendie. L’égale distribution des raies de couleurs
de part et d’autre de l’axe vertical médian, suffirait à
l’attester, ainsi que la progressivité calculée avec
laquelle l’artiste passe, des teintes les plus sombres
et les plus froides, mais aussi les plus tristes,
toujours renvoyées sur les côtés latéraux des œuvres,
aux teintes les plus chaudes et les plus éclatantes qui
en occupent la partie centrale. Cette progressivité
s’accompagne d’un rythme qui n’a rien d’arbitraire,
puisque la surface de toile, attribuée à chaque teinte
semble avoir été pensée de façon à ce que, même au cœur
des plus froides, où dominent la gamme des noirs, des
violets et du bleu nuit, un liseré de blanc ou de jaune,
en les fissurant, comme pour en tempérer la lugubre
musique, puisse faire pressentir l’explosion de bonheur
que promet le centre de la toile. Dans la chaleur des
couleurs où se cache un amour de la vie, une espérance
mystique semble attendre son heure. |