… la technique qui consiste
à juxtaposer des fragments de « peau » d’origines
diverses, pousse à établir des contrastes violents qui
évoquent le monde étrange du baroque. L’œil pourra s’y
accrocher avec délices ou, au contraire, se perdre dans
la jouissance d’un détail où l’univers entier semble se
refléter. L’agencement des fragments appelait une grande
habilité manuelle, car il faut les préparer en leur
donnant déjà, par anticipation, grâce à des gestes
appropriés, la forme d’un pli, d’un creux, d’une bosse,
ou de la surface plane qu’ils sont destinés à habiller.
Le maintien de tout cela ensemble aurait pu poser un
problème, mais l’artiste l’a résolu en se servant de
clous minuscules qui deviennent pratiquement invisibles.
L’œuvre terminée est pareille à un paysage toujours
nouveau. Le regard s’y promène en quête d’un secret,
comme devant des fresques qu’un peuple inconnu des temps
archaïques nous aurait laissées, avec la tâche
impossible d’en déchiffrer les arcanes…. Fernand Fournier, Novembre 2012 |