…C’est
que Remi Matsukura entend, nous semble-t-il, donner à
ces structures dans lesquelles l’œuvre prend corps, une
dimension symbolique, ce que l’art concret occidental
aurait certainement refusé. L’atteste, le privilège qui
est accordé aux verticales : elles s’élancent,
nombreuses, vers le haut du tableau où l’œil qui les
suit dans leur ascension rencontre les horizontales.
Cette topologie de l’espace n’est pas neutre. Elle
possède un caractère hiératique où peut se lire déjà
l’intention de
Remi Matsukura de sortir de la stricte objectivité. Mais
l’imagination symbolique de l’artiste ne donne
véritablement toute sa mesure que dans l’œuvre achevée,
avec l’emploi d’un chromatisme austère du noir et du
blanc, lui-même exalté par une stratégie subtile des
reliefs. A l’évidence, dans tous les tableaux, le blanc
prédomine. Rarement chez un peintre il a été aussi
éblouissant. Une alchimie très particulière semble ici
avoir réussi à transformer la matière la plus vile en
lumière. C’est dire assez l’aspiration vers la pureté
absolue qui porte le travail de l’artiste, l’ardeur de
l’élan pour échapper au monde de l’illusion, celui où
triomphent les couleurs…. Janvier 2006 |