…Il
semble, en effet, que la vile matière utilisée pour sa
fabrication soit devenue, sous les doigts de l’artiste,
une véritable peau. Et l’on se surprend à guetter sur
elle et dans ses transparences ambrées, les premiers
frémissements d’une chair qui sortirait de sa torpeur et
dont elle serait, en quelque sorte, le voile pudique.
Mais, plus étonnant encore, cette trame vivante est
avide de lumière qu’elle laisse filtrer à la manière des
vitraux pour ne retenir de celle-ci, dans des frissons
de nacre et de moire, que sa part d’immatérialité.
Isabelle Senly attache d’ailleurs une grande importance
à cet aspect. C’est que, bien exposée, en suspension
dans un vaste espace, l’œuvre peut même donner
l’impression troublante que la lumière émane d’elle au
lieu d’être simplement réfléchie… Fernand Fournier, Avril 2009 |